L’autoguidage permet de corriger l’erreur périodique et donc de poser très longtemps. Mais comment faire si on ne fait pas d’autoguidage, car si l’on combine cette erreur avec la dérive causée par l’erreur de mise en station, on arrive à des étoiles qui forment un chapelet de spermatozoïdes.
Sur cette image, la dérive des étoiles de droite à gauche est la conséquence de la mauvaise mise en station (où d’un suivi à la mauvaise vitesse), et les mouvements en yoyo de haut en bas la conséquence de l’erreur périodique. Ce qui suit ne va traiter que de l’erreur périodique, pour la mise en station, voir l’autre article qui décrit la précision requise pour éviter trop de filé.
L’erreur périodique
Sommaire
Elle provoque une dérive en ascension droite qui va-et-vient autour d’une position d’équilibre. L’amplitude dépend de la qualité de fabrication de la monture, de l’usure des pièces, de leurs tolérances de fabrication, de leur ajustement, de leur graissage, de la température, bref de plein de facteurs. Son amplitude ne se calcule pas, elle se mesure. La période par contre ne dépend que des engrenages (ou courroies) dans la monture et se calcule.
Je vous invite à chercher sur Internet la période de votre monture. Pour la détermination de l’erreur périodique, il existe plein de tutoriels.
Temps de pose maximal
L’idée est de considérer que l’évolution de l’erreur de suivi à cause de l’erreur périodique est sinusoïdale. On peut alors en déduire une vitesse de variation qui, appliquée à la dimension d’une étoile sur le capteur et à une tolérance d’ovalisation de cette image (règle NPF pour k=1), permet d’avoir un ordre de grandeur du temps de pose maximal au delà duquel il faudra s’attendre à du déchet.
Si on pose :
- p_{mm}: la taille d’un photosite, en µm
- F_{mm}: la focale, en mm
- N : l’ouverture de l’objectif
- P_s: la période de l’EP, en secondes
- A : l’amplitude de l’EP, en secondes d’arc
On a :
t_s \approx p_s \dfrac{ 60 N + 0.35 f_{mm} + 50 p_{µm}}{f_{mm} A}
Tout cela est très théorique car l’EP est par nature plus complexe qu’une simple sinusoïde, mais ça donne des ordres de grandeur.
On réduit le taux de déchet avec l’autoguidage. L’EP étant uniquement sur le mouvement de rotation de la monture, un autoguidage en AD suffit pour la corriger.
Exemples
Star Adventurer et Star Adventurer Mini
L’erreur périodique commune de la Star Adventurer est de +/- 45 » (A = 45 ») et sa période de 10 minutes (Ps = 600 s). On image avec un Canon 1000D (pµm=5.71 µm) et un objectif de 200 mm de focale ouvert à 4. Le temps de pose maximal sans autoguidage devrait être de l’ordre de :
ts ~ 600 x (60×4 + 0.35×200 + 50×5.71)/(200×45) ~ 40 s.
Avec le même équipement mais sur une Star Adventurer Mini dont l’erreur périodique a généralement une amplitude de 90 » et une période de 20 min (1200 s), on trouve :
ts ~ 1200 x (60×4 + 0.35×200 + 50×5.71)/(200×90) ~ 40 s.
On note que malgré une erreur périodique plus importante, la période plus grande de la SAM la rend à peu près aussi précise que la SA. La différence entre les deux montures est leur capacité de charge et la possibilité d’autoguider avec la SA, ce que la SAM ne permet pas.
EQ6
Si on utilise une EQ6 non optimisée, l’erreur périodique est de l’ordre de +/30 secondes d’arc avec une période de 480 secondes. Si on image avec un Newton de 750 mm de focale ouvert à f/5 (dia=150 mm), et un Canon 1000D, on obtient un temps de pose maximal sans autoguidage et avec très peu de déchet de l’ordre de :
ts ~ 480 x (60×5 + 0.35×750 + 50×5.71)/(750×30) = 18 s.
On a tout intérêt à optimiser les réglages de la monture qui peut alors raisonnablement atteindre une EP de +/-10’’.
ts ~ 480 x (60×5 + 0.35×750 + 50×5.71)/(750×10) = 54 s.